Formation d’initiative locale (FIL) sur les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA)

Quelques constats

• Un nombre croissant d’élèves diagnostiqués porteurs de TSLA
• Les équipes de direction et les enseignants ont des difficultés à renseigner les PAP et les GEVA-SCO
• Les enseignants sont souvent démunis face à des classes de plus en plus hétérogènes :
  • ils ne sont pas (ou peu) formés aux TSLA
  • ils osent peu les expérimentations pédagogiques
  • ils réagissent de façons diverses et peuvent engendrer des effets négatifs chez les élèves

Cependant on constate de plus en plus une réelle volonté d’impulser une dynamique pour améliorer la réussite de ces élèves dans les EPLE.

Qui fait la demande de formation ?

C’est le chef d’établissement qui fait la demande au service « mission formation continue » du rectorat. Un enseignant, une infirmière, un enseignant référent, un coordonnateur REP ou tout autre partenaire peut signaler le besoin et suggérer à son chef d’établissement de le faire remonter.

Public visé

Les personnes ciblées pour participer aux formations relèvent de la décision du chef d’établissement et correspondent à des critères variables. La formatrice fait des suggestions au chef d’établissement. Il peut s’agir de :

• professeurs de l’établissement du 2d degré, des écoles primaires (formations inter-degrés), formateurs de CFA, documentalistes, enseignants référents, coordonnateurs d’ULIS LP et collège
• personnels éducatifs, AESH, psychologues de l’Education nationale, DDFPT, CPE, assistants d’éducation, assistantes sociales, infirmières scolaires…
• personnels de direction

Durée de la formation

Il faut prévoir deux jours, espacés de deux mois environ, afin de faire un retour avec les participants sur les expérimentations pédagogiques mises en place entre les  deux sessions de formation.

Des besoins identifiés

Du point de vue des chefs d’établissement :

• Mieux inclure les élèves porteurs de TSLA par une pédagogie adaptée : « outiller » les enseignants
• Connaître les dispositifs d’accompagnement (PAP et PPS)
• Avoir des conseils (organisation des classes, outils numériques, communication interne, optimisation de l’ENT, mise en place d’un « professeur-ressources EBEP»)
• Permettre un temps d’échanges et de mutualisation des pratiques pédagogiques entre les enseignants
• Garantir l’égalité des droits et des chances à tous les élèves
• Besoins et attentes des enseignants

Les enseignants affirment avoir besoin :

• de recettes, d’outils
• d’informations sur les élèves (parcours scolaire, nature des troubles, liste des adaptations conseillées ou documents PAP et PPS précédents)
• de temps pour échanger avec leurs collègues, les élèves, les parents, pour remplir les documents demandés (PAP, Geva-sco)
• de reconnaissance par leur direction et leur inspecteur
• ils expriment également le manque de temps et de formation, les effectifs des classes, la lourdeur des programmes

Objectifs de la formation

Il s’agit de convaincre les enseignants d’expérimenter de nouvelles pratiques professionnelles afin de favoriser les apprentissages, la réussite et le bien-être des élèves porteurs de TSLA :

• Repérer l’existence de troubles, alerter
• Développer « une attitude d’écoute, bienveillance, exigence et équité »
• Apporter des éléments de connaissances sur les TSLA et les adaptations pédagogiques
• Les mettre en situation de façon « ludique » (erreur, échec, double tâche…)
• Réaliser en groupes des études de cas d’élèves (fiches travail de groupe)
• Analyser ensemble des expérimentations pédagogiques qu’ils ont mises en place entre les 2 jours de formation
• Rassurer les enseignants sur ce qu’ils savent déjà faire, les encourager à mutualiser leurs pratiques.
• Créer une dynamique d’équipe
• Les inciter à associer davantage les élèves et leurs parents, les partenaires internes et externes
• Les convaincre que les adaptations mises en place serviront à TOUS les élèves
• Proposition d’une lettre de mission « professeur-ressources handicap ou TSLA » aux chefs d’établissements (lettre de mission)

Les bénéfices attendus pour les élèves sont les suivants :

• Connaissance, reconnaissance et prise en compte de leurs difficultés d’apprentissage par les équipes pédagogiques et éducatives
• Pédagogie adaptée et concertée
• Climat de confiance favorable aux apprentissages et à la communication avec leurs enseignants
• Mieux-être au collège ou au lycée (prise de confiance, image de soi, droit à l’erreur, moins de stress, assiduité, motivation, ambition)
• Bénéficier des mêmes chances de réussite que les autres élèves

Contenu de formation

Le contenu est déterminé conjointement avec les chefs d’établissement/besoins et attentes des enseignants du projet d’établissement et du contrat d’objectifs et la professeur-ressources TSLA. On retrouve notamment :

• Le cadre règlementaire, les dispositifs d’accompagnement (PAP, PPS)
• La présentation des troubles « DYS »
• Les pistes d’adaptations pédagogiques
• Les stages ou PFMP (selon l’établissement)
• Les aménagements d’épreuves d’examens et la dispense d’enseignement
• Comment travailler avec un AESH dans sa classe ?
• Ressources disponibles
• Informations sur le CAPPEI

Evaluation de la formation

La mission pour la formation continue (MIFOR) prévoit un questionnaire en ligne qui est envoyé aux stagiaires et à la formatrice.

La formatrice, oralement ou sur papier libre, demande aux stagiaires d’indiquer :

• Points forts : alternance de pratique et de théorie, supports différents, bonne connaissance des troubles, qualité des échanges (inter-disciplinaires et/ou inter-degrés), mutualisation des pratiques, ressources
• Points faibles : sigles, complexité des démarches et documents administratifs, 2 jours : insuffisant
• Suggestions : compléter un PAP à partir d’un cas concret, formation plus longue afin d’expérimenter les logiciels et de découvrir les ressources

Certains collègues manifestent leurs souhaits en fin de formation de :

• Proposer leur candidature pour être professeur-ressource TSLA au sein de leur établissement (lettre de mission)
• S’inscrire à la formation du CAPPEI afin d’approfondir leurs connaissances.

Un bilan est également mené avec le chef d’établissement.

Pour un meilleur accompagnement

En Meurthe et Moselle, une commission d’examen des demandes de PAP a été mise en place depuis septembre 2016 :

• 673 demandes de PAP ont été étudiées au cours de l’année 2016-2017.
• La commission est composée de 4 membres : un proviseur-adjoint de lycée, deux médecins scolaires titulaires d’un diplôme universitaire TSLA, une enseignante spécialisée titulaire d’un diplôme universitaire TSLA
• Elle se réunit environ 10 jours par an pour instruire les dossiers.

D’autres pistes sont envisageables au niveau des établissements scolaires comme au niveau académique pour améliorer la prise en charge des élèves porteurs de TSLA, comme l’indiquent les schémas ci-dessous :