Le 17 décembre 2019

Par Cécile Rossard

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Danse

Le Programme limitatif pour l’enseignement de spécialité de danse en classe de première de la voie générale à compter de l’année scolaire 2019-2020 est paru au B.O du  27/11/2019

Les thématiques du corps en danse, et « entre continuités et ruptures » sont définies. Pour les travailler, le programme préconise le corpus artistique d’Odile Duboc  sur le thème du corps. Le lac des Cygnes et la danse Hip-Hop sont proposées autour du thème « continuités et ruptures ».

Encore un nouveau programme « Nageur et Citoyen »

Des champions de natation lancent le programme »Nageur et Citoyen ». Leur intention est d’aider les enfants de zones défavorisées à apprendre à nager.

« Notre programme doit permettre à chaque enfant d’assurer sa propre sécurité dans l’eau et non de former les champions de natation de demain ». Sur deux communes du 93, les champions ont à ce jour accompagné plus de 300 enfants de 6 à 10 ans dans leur première séance de natation…

Le Sgen-CFDT se réjouit de l’intérêt porté au Savoir nager pour tous, particulièrement à l’égard des populations les plus éloignées des pratiques aquatiques.

Mais nous nous interrogeons une fois de plus, après le « plan aisance aquatique » du ministre des Sports, sur la place de l’éducation nationale dans ces apprentissages fondamentaux.

« Doit-on miser sur des anciens champions olympiques pour assurer le savoir nager de tous les enfants de toutes les écoles… ? »

N’y a t-il pas d’autres leviers à activer en priorité au sein même de l’école : garantir l’accès à toutes les écoles à la piscine, accorder du temps pour former les professeurs des écoles, permettre des co-interventions conséquentes avec les maîtres-nageurs (actuellement, certains PE se retrouvent seuls avec des groupes conséquents), abonder les DHG en collège pour permettre systématiquement d’avoir a minima 3 enseignants pour 2 classes… Si cela n’enlève rien à cette initiative, il semble plus facile de faire des effets de communication sur de l’exceptionnel que de s’intéresser à l’ordinaire de nos écoles et établissements…

La problématique culturelle qui amène nombre de familles à rester loin de ce savoir-nager serait aussi à questionner de façon approfondie au sein de notre ministère.

La coopération en question…

La compétition n’est pas favorable aux apprentissages scolaires… Marc Bablet développe ce point de vue dans un article. Pour lui, « les questions posées par la compétition scolaire ne sont pas neutres face à la question des inégalités car les perdants des compétitions scolaires sont encore et toujours les mêmes et ce ne sont pas les quelques exceptions que l’on met en avant qui corrigent les statistiques qui restent défavorables aux enfants des milieux populaires ».

Il analyse également le monde sportif de haut niveau. « C’est que le monde sportif aime la compétition au point que l’on est prêt à y tricher ou à payer des sommes déraisonnables pour gagner. Cet état d’esprit, et les excès d’activité sportive qui en découlent, ne sont même pas favorables à la santé mentale comme le laisse entendre une récente étude américaine portant sur un nombre important de pratiquants ». Le Sgen-CFDT pose depuis longtemps cette distinction entre sport de haut niveau et EPS. Voir notre réaction sur la rapport de la cours des comptes

Pour le Sgen-CFDT, ces questions invitent à une réflexion plus approfondie.

Qu’est-ce qui nous porte tous vers ces pratiques compétitives, de recherche de gain, de domination… ? Qu’est-ce qui nous amène à encourager les classements, les bons points, les étoiles etc. pour se repérer dans notre monde ?

Et qu’est-ce qui, bien souvent, nous amène à nous engager dans de tels processus, avec des discours de bienveillance et d’épanouissement… Qu’est-ce qui nous empêche aussi de renoncer à ces pratiques alors même que nous en savons les effets délétères…

Si le balancier coopération / compétition, penche vraiment en faveur du second actuellement, il semble en effet important d’en rappeler les dérives, et de s’interroger sur les moyens de construire d’autres formes de pratiques, notamment à l’école. Mais s’opposer à l’opposition ne suffira probablement pas… Chercher en soi, questionner nos fondement, nos motivations et peut-être interroger petit à petit ce qui nous relit à l’autre, ce que l’on souhaite nourrir en soi.

« Courir, sauter, lancer : des habiletés qui se perdent chez les enfants »

L’Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario (Canada) a effectué une étude sur 10 000 enfants de 8 à 12 ans à travers le Canada. Les chercheurs ont découvert que seulement un tiers possédait les mouvements physiques de base.

« On s’écarte un peu du jeu libre moins structuré où on apprend des choses par soi-même. »

« Sans des compétences physiques de base, difficile de motiver les jeunes et de leur donner confiance. »

Il nous semble intéressant au Sgen-CFDT d’interroger les résultats de ces études. Au delà d’une généralisation abusive et de raccourcis trop rapides, nous devons apprendre à regarder les enfants dans leur motricité, observer les occasions pour eux d’expérimenter par le corps. Il nous paraît important que la motricité soit vraiment au centre de l’éducation, dès l’école maternelle à l’université.

Une autre étude de l’OMS montre que la majorité des adolescents du monde ne sont pas assez actifs

L’AEEPS publie un nouveau dossier :

« l’intervention de l’enseignant au cours de la leçon d’EPS ».

De nombreux articles et conférences à lire.