Le 6 novembre 2017

Par Vincent Gomez

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Qu’est-ce concrètement qu’une twictée ?

Les élèves sont placés en situation d’écrire, sous la dictée de l’enseignant, un texte de 140 signes maximum. Ils seront ensuite en position de correcteurs des textes d’une autre classe, pendant qu’une troisième classe aura pour mission de corriger leur production. Se crée ainsi une chaîne d’entraide via le réseau social.

Les trois classes, virtuellement réunies pour  ce travail selon leur niveau d’enseignement, s’échangent les dictées négociées et les transforment en twictées par la rédaction des twoutils, contraction des mots « outil » et « Twitter ». Car le cœur du dispositif de la twictée, c’est bien l’élaboration des twoutils, et l’identification de balises ou #hashtags pour indiquer les erreurs commises en est une composante fondamentale. Seuls ceux-ci seront échangés et diffusés via Twitter.

Exemple de twoutil

 

L’ensemble des twoutils formulés sous forme de #hashtags
est recensé dans un #DicoBalise

 

Une twictée se décompose en différentes étapes clairement identifiées :

  1. dictée dans sa classe d’un texte court d’environ 140 caractères, texte que chaque enfant doit reproduire sur un support papier ;
  2. en petits groupes, les élèves réécrivent ensemble la twictée en négociant entre eux les choix orthographiques et grammaticaux, puis saisissent et envoient leur twictée devenue collective sur un espace commun ;
  3. ils reçoivent la dictée d’une autre classe et écrivent les twoutils en fonction des 140 caractères de la classe scribe ;
  4. la correction en groupes ou individuelle de la dictée d’origine s‘appuye sur les twoutils proposés-reçus ;
  5. dictée-transfert afin de réinvestir les apprentissages réalisés et installer des automatismes de contrôle en grammaire.

Les étapes de la twictée

 

Mais qu’est-ce que cela apporte concrètement dans sa classe?

Carole Gomez-Gauthié, enseignante en CE1-CE2, voit la twictée d’abord comme un espace en ligne de mutualisation, de partage et d’apprentissage collaboratif horizontal, entre enseignants. C’est d’ailleurs un constat partagé par les twictonautes de l’association : la twictée est « une véritable autoformation catalytique » entre enseignants francophones.

Pour les élèves, la motivation est un des points positifs de cette pratique pédagogique : autoévaluation, accès aux concepts grammaticaux, apprentissage de l’orthographe sans peur de se tromper, et surtout, en prenant conscience de ses erreurs sans honte.

Par la négociation et l’argumentation pendant des phases de dictée négociée, en petits groupes d’élèves, la structuration de concepts grammaticaux s’effectue plus facilement, comme naturellement.

La twictée permet également de réfléchir sur les différences entre langue écrite et langue orale.

Les élèves développent, selon Laetitia Vautrin, enseignante de CP en Pyrénées-Atlantiques et très impliquée dans le dispositif Twictée, l’habitude de se questionner sur leurs choix et de les argumenter.

La coopération est nécessaire pour proposer une correction et accroître une vigilance orthographique qui leur donne plus d’assurance dès l’entrée au primaire.

Sans oublier une ouverture sur le monde extérieur via l’usage du numérique.

 

Sitographie