Le 5 mars 2020

Par Cécile Rossard

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Activité physique et cerveau

De nouvelles recherches

Des pistes sont proposées sur le lien entre activités physiques et développement du cerveau. Une invitation à aller au delà du « c’est prouvé, courir rend intelligent »… En la matière, les raccourcis ne permettent pas d’appréhender la complexité du paysage…

Le neurologue Jean-François Chermann le confirme : « Les activités sportives dites simples (qui ne nécessitent pas de réflexion), comme la course à pied, améliorent nettement les fonctions cognitives, notamment la mémoire. En effet, courir 30 à 40 minutes trois fois par semaine, permet d’augmenter le volume de l’hippocampe, une partie du cerveau qui joue un rôle central concernant la mémoire, le stockage des souvenirs mais aussi la navigation spatiale ou encore l’attention. » (Notons encore la non distinction pour le grand public entre activités physiques ou activités sportives…).

Une réflexion d’une sociologue sur la place des diplômes dans notre système éducatif

Dans un article de la revue The Conversation, Marie Duru-Bellat analyse notre système d’orientation.

« Si les processus d’orientation et les inégalités sociales qui leur sont liées font régulièrement débat dans les sociétés démocratiques, c’est parce qu’ils sont au cœur de leur idéologie fondatrice, à savoir l’idéologie méritocratique (…)

Une compétition est alors inévitable. Pour que les inégalités qui en résultent soient jugées acceptables, elles sont censées découler des efforts et des talents propres aux individus, et non d’atouts qu’ils se sont contentés d’« hériter ». L’institution scolaire se trouve alors chargée de la tâche cruciale de détection des mérites et du classement impartial des individus sur cette base. (…)

Après avoir expliqué les processus en jeu dans le maintien de ces inégalités, et les liens avec le marché de l’emploi, la sociologue conclut

« Pour atténuer le caractère « dramatique » de l’orientation, il faudrait que des réorientations, des passerelles et des retours en formation soient à tout instant possibles. Ainsi, les jeunes n’auraient pas le sentiment de jouer leur vie sur un « choix » scolaire. On pourrait aussi imaginer un tout autre modèle où les filières et les choix scolaires seraient sans conséquence sur le devenir professionnel« .

Une autre pensée originale invite à questionner les normes scolaires

Laurent Clavier (enseignant en éducation prioritaire) exprime sa réflexion dans la revue AFAE

Pour mieux s’ouvrir à la diversité et aux singularités des publics, l’échec devrait être au centre de notre réflexion, non-pour le conjurer en le masquant de dispositifs aux appellations diversifiées (la plus courante étant l’orientation 5 ), mais pour le reconnaître et lui faire sa place, tant il symbolise l’altérité, ce qui dérange, au cœur de notre système. Il ne s’agit en aucun cas de renoncer à rendre possibles et meilleurs les apprentissages et la réussite scolaire ! Mais il importe de ne pas penser, organiser et évaluer l’ensemble d’un système d’éducation en fonction de la réussite de quelques-uns dans les formes et les normes scolaires ; de ne pas réduire au scolaire l’éducation, l’épanouissement ou l’émancipation.