Le 12 septembre 2024

Par Cécile Rossard

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L’activité physique à l’école

Le chapitre 10 de la conférence de presse de Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l’Éducation national s’intitule « Encourager l’activité physique et sportive à l’école ». Cela est déjà une donnée intéressante, qui lève la confusion avec les pratiques sportives fédérales et assoie la place de l’EPS à l’école.

Rien de bien nouveau cependant, Nicole Belloubet « réaffirme » effectivement l’importance de l’EPS et de l’AS dans le cursus scolaire, et semble reconnaître les spécificités de cette discipline.

Les dispositifs « Sections sportives scolaires » et « sport études », remis à jour dans la circulaire du 15 décembre 2023, sont développés également.

Un paragraphe rappelle les 30 minutes d’AP dans les écoles, avec la promesse de « Kit pédagogique », et de formation académique…, ainsi que les 2h de sport possibles en éducation prioritaire, en lien avec les fédérations (nous avions déjà communiqué sur ce point l’an passé)

Sont annoncés comme une nouveauté : « Des tests physiques vont être expérimentés dans 158 collèges pour les élèves de 6e. Ces tests, développés par la DEPP, ont vocation à être généralisés en 2025. Ils permettront de mesurer l’impact des efforts réalisés dans le 1er degré pour valoriser la place de l’EPS ». Annonce faite par une ministre démissionnaire, à suivre…

Les questions des installations sportives et des conditions de travail qui restent problématiques sur de nombreux territoires sont par contre ici ignorées.

Le chapitre suivant est consacré à l’accès à l’éducation artistique et culturelle

« L’éducation artistique et culturelle (EAC) favorise l’épanouissement individuel et collectif de tous les élèves, en les rendant sensibles à leur environnement, aux autres et à l’esthétique du monde qui les entoure. Les élèves apprennent ainsi à développer leur créativité et à partager une culture commune. Au cœur des apprentissages, l’EAC permet d’apprendre autrement, d’abord à travers la pratique, qu’elle soit artistique, culturelle ou scientifique, mais aussi à travers la rencontre avec des artistes ».

Pour la CFDT, l’EPS a toute sa place sur cet enjeu. Il faut pour cela, non seulement que des moyens soient alloués aux établissements, mais que les enseignants puissent continuer à se former, et que des temps de concertation et de travail interdisciplinaires puissent être reconnus. Sur ces deux derniers points, la reforme du collège marque encore un recul.

La santé enfin prise en compte au-delà de l’EPS

En mars 2024 paraît un rapport de l’académie de médecine, préconisant d’inscrire la santé dans les programmes scolaires.

De même, dans la conférence de presse de rentrée, Nicole Belloubet, consacre un chapitre (le neuvième, p32), à « la santé, le bien-être et l’épanouissement de chaque élève ».

Si les questions de l’organisation même de l’école, la position assise sur une longue période, les conditions sanitaires des établissements, l’élargissement des savoirs pour apprendre aux jeunes à « cuisiner » par exemple etc. ne sont pas développées, et que les 30 minutes d’AP par jour, et les 2 heures de « sport » en plus, sont toujours préconisées comme « recettes un peu magiques » pour lutter contre la sédentarité, il nous paraît intéressant de relever cette tentative de poser ce sujet dans une approche globale, à la croisée des territoires, ministères et acteurs.