Le 18 avril 2024

Par Cécile Rossard

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De la performance à la robustesse

Le droit de ralentir… Le droit de refuser d’en faire plus pour faire mieux…

Je m’interroge souvent sur la façon dont ces grandes revendications viennent se confronter à nos rythmes de vie… Nos rythmes de vie de prof en 2024, et de prof d’EPS particulièrement…

Quelle place accordée à cette course à la comparaison, cette addiction à la performance, comme le dit Olivier Hamant, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) au sein de l’École normale supérieure de Lyon.

Dans une courte vidéo de 16 minutes, ce chercheur nous relate comment la société, gouvernée par la performance, peut être mise en question à travers des exemples saisissants tels que le blocage du canal de Suez et l’effet rebond des frigos. Sommes-nous vraiment sur la bonne voie en cherchant à performer tout le temps ?

Le jeu « risqué »

« La Société canadienne de pédiatrie vient d’émettre de nouvelles directives en faveur du « jeu risqué ». Elle encourage les enfants à grimper dans les arbres, à faire du vélo à grande vitesse, à se chamailler, à jouer à proximité du feu ou de l’eau ainsi qu’à explorer les aires de jeu, les quartiers ou les bois sans la supervision d’un adulte ou avec une supervision limitée. Elle estime que les avantages du « jeu risqué » surpassent les risques de blessures ».

Qu’est-ce que la prise de risque ? Quels liens entre ces expériences qui pourraient se référer à la catégorie « Ilinx » de R. Caillois et la santé… ? Quelle place de l’EPS, et plus largement de l’école dans ces problématiques… ?

Cet article qui relate les préconisations de la société canadienne de pédiatrie peut nous apporter quelques pistes de réflexions !

Les stratégies motivationnelles en EPS, en éducation prioritaire

Dans ce travail doctoral, que nous expose l’OZP, Pauline Yvard, étudie l’influence du contexte d’enseignement (Éducation prioritaire versus milieu dit « ordinaire ») sur le style motivationnel de l’enseignant d’EPS et ses effets sur la motivation et l’engagement des élèves.

Ses résultats amènent à réfléchir sur les concepts d’universalité — uniformité, et offrent également des perspectives professionnelles intéressantes concernant les stratégies motivationnelles à privilégier en fonction du contexte d’enseignement.

Sport étude

Une nouvelle circulaire redéfinit les modalités d’aménagement scolaire permettant le renforcement de la pratique sportive des élèves.

La présente circulaire décrit deux parcours d’approfondissement et de renforcement des pratiques sportives :

  • les sections sportives scolaires, implantées depuis 1994 ;il est précisé : « L’encadrement est effectué aussi souvent que possible par les professeurs d’EPS de l’établissement ou, à défaut, sous la responsabilité d’un professeur d’EPS, par des éducateurs sportifs proposés par un club affilié à une fédération nationale et agréée par l’éducation nationale.  » (…)  » Le temps de pratique dans le cadre de la SSS doit être intégré à l’emploi du temps de l’élève et ne peut en aucun cas se substituer aux horaires obligatoires d’EPS. Ce temps effectif de pratique ne peut être inférieur à trois heures hebdomadaires par élève, réparties en deux séquences si possible. » Ces précisions sont importantes pour les équipes.

  • les dispositifs sport-études, nouvellement créés au profit des élèves manifestant des aptitudes sportives particulières, dans la perspective d’une pratique sportive d’excellence et d’accession au haut niveau. Les dispositifs sport-études remplacent, en renforçant les aménagements en faveur d’une pratique sportive plus soutenue, les sections d’excellence sportive. Les recteurs d’académie peuvent, dans le cadre de l’expérimentation au sens de l’article L. 401-1 du Code de l’éducation, étendre le champ des aménagements proposés dans la présente circulaire afin de prendre en compte la réalité des dispositifs déjà existants sur leur territoire.

Le dispositif des 30’ d’AP au premier degré

Le dispositif « 30’ d’activité physique par jour » a fait l’objet d’une évaluation dans l’académie de Créteil. L’ONAPS (Observatoire national des activités physiques et de la sédentarité) publie ses recommandations.

Les trois premières préconisations :

1) Définir les termes utilisés dans les textes de référence : activité physique, sport, sédentarité, EPS et leurs distinctions.

2) Expliciter et détailler les possibilités de mises en place des 30 minutes d’APQ, en termes de lieux, de moments et de formes en proposant des exemples concrets courts.

3) Clarifier les différences entre le dispositif des 30 minutes d’APQ et l’EPS au niveau de leur articulation et de leur complémentarité en proposant un exemple type.

Il est intéressant de noter que dans le premier axe développer, l’importance de clarifier les termes et les différences avec l’EPS est mentionnée. C’est une demande récurrente du Sgen-CFDT que de bien identifier ces espaces d’interventions, et leurs objectifs. La référence systématique au JO et au sport pour promouvoir l’ensemble des pratiques physiques et des contextes d’apprentissage participe selon nous de confusions, voire de récupérations.